Lettre de Régis de Chazal en date du 6 février 1915 et adressée à sa soeur Edmée Rouillard. A cette époque il possédait 10/12e de Saint-Antoine et Edmée, les deux autres douzièmes:
“Ma chère Edmée,
Je te remercie d’avoir appelé mon attention sur le mauvais état de la tombe de Maman; je prends les dispositions nécessaires pour l’entretenir. Tu fais erreur lorsque tu dis qu’il avait été convenu entre nous il y a deux ans que je ferais faire les réparations. Je n’avais jamais su que la tombe fut en mauvais état. Je ne suivrai pas ton conseil de faire faire cette dépense par St. Antoine, il n’est en effet, pas juste que Richard, le petit fils, supporte ces frais tandis qu’il y a des fils encore existants. Après moi ils feront ce qu’ils voudront. Il y a du reste trente ans et plus, depuis mon arrivée à Maurice, que je m’occupe seul de l’entretient du caveau de papa. Il me souvient qu’un jour, je me suis figuré, (bêtement je l’avoue) que j’étais un égoïste de ne pas faire partager mes frères et soeurs à ce pieux devoir, d’autant plus que j’étais pas mal dans la dèche et qu’une assistance m’aurait été agréable. Je me suis adressé à Auguste, lui suggérant que les fraisfussent fait par St. Antoine. Il m’a répondu qu’il n’attachait aucune importance à ce caveau, qu’on pouvait le démolir si l’on voulait et qu’il s’en f… pas mal qu’on jette les os de sa femme au fumier et qu’en résumé il ne “s’opposait pas à ce que St. Antoine fasse ces frais, pourvu qu’ils ne soient pas élevés”! Tu te doutes bien qu’après cette réception je me suis bien gardé de m’adresser à un autre frère ou soeur, et que j’ai continué seul à faire les frais nécessaires. Et Auguste se vantait que c’est la belle doctrine de la Nouvelle Jérusalem qui a pu le détacher des choses matérielles d’ici-bas; il vivait dans l’atmosphère éthérée de l’intellectualisme le plus aérée…! Voilà qui est fait.